La récupération
d’eau de pluie

Le dérèglement des précipitations se confirme

Contrairement aux températures, il est plus incertain de prévoir l’évolution des précipitations. À l’échelle de la France, entre 2021 et 2024, le cumul annuel moyen de précipitations est stable : 920 L/m² (960 en Bretagne).
Source : https://meteofrance.fr

On a donc la même quantité de pluie qu’auparavant mais :

  • Elle tombe de manière plus espacée et plus intense : on parle d’épisodes pluvieux.
  • Les précipitations utiles (différence entre précipitation et évaporation) diminuent sous l’effet de la hausse des températures.

Mécaniquement, le déficit va s’accentuer. Collecter l’eau de pluie quand elle tombe et la réutiliser apparaît donc comme une solution naturelle et économique.

Pluie dans une main


La récupération et la réutilisation de l’eau de pluie, comment ça marche ?


Étape 1

La récupération

Capter l’eau de pluie

210m³/an d’eau économisée sur une installation type 

* Bâtiment situé en Bretagne accueillant 80 personnes avec une toiture bac acier d’une surface de 600m² équipé d’une installation avec un volume de stockage de 20m3 – Consommation Sanitaires : 200m³/an – Consommation Nettoyage/Lavage : 10m³/an – Volume récolté théorique : 593m³ / Volume de stockage : 20m³

Lorsque la pluie tombe, elle dévale les pentes du toit des bâtiments et se déverse dans le réseau de gouttières. Elle est filtrée une première fois avant de se déverser dans une citerne alimentée au gré des précipitations : c’est le point d’arrivée de toutes les eaux collectées. 

L’eau collectée est ensuite stockée et traitée avant de pouvoir être réutilisée. Plusieurs critères essentiels déterminent le choix et le rendement optimal de votre installation.

Le volume de stockage

Il est défini en fonction des précipitations du secteur, de la surface et de la typologie de toiture (voir les coefficients de rendement par types de toiture) du bâtiment et enfin de la consommation envisagée sur les usages autorisés avec l’eau de pluie.

Le type de stockage

Le choix d’une citerne enterrée et/ou aérienne dépend du volume de stockage attendu et aussi de l’esthétisme attendu.

Le système de pompage

Afin de fournir un débit et une pression dans le réseau de distribution, nous proposons des groupes de suppression adaptés. Ils peuvent être soit immergés (silencieux et compact) soit de surface (accès facilité).

Le traitement de l’eau

La filtration et le traitement de l’eau non potable dépendent des usages envisagés : soit appliquer une filtration simple des impuretés en amont (particules de terre, sable, rouille) soit en complément la possibilité de procéder à une filtration plus fine pour traitement UV en aval (stérilisation, pouvoir bactéricide…)…


Étape 2

La réutilisation

Valoriser et redistribuer

Un cas concret : station de lavage pour poids lourds à Rennes

  • Consommation d’un portique de lavage + nettoyeur Haute Pression 
  • Suivi des consommations depuis la mise en route (mi-2021)
  • Typologie de toiture : Bac acier
  • Besoins : 1040 m³/an soit 86,2 m³/mois
  • Citerne préconisée : 65m³
  • Autonomie : 22 jours
Année Consommation
Totale (m³)
Consommation
Eau de ville (m³)
Consommation
Eau de pluie (m³)
2021 416,15 111,54 304,61
2022 496,18 11,29 484,89
2023 611,68 0 611,68
2024 511,83 17,22 494,61
Total 2 035,84 140,05 1 895,79

L’eau traitée est réinjectée dans un réseau dédié qui alimente les équipements et usages prévus, notamment au regard du nombre d’utilisateurs. Exemple : le dimensionnement sera différent si vous souhaitez faire fonctionner 20 WC pour 200 ou 400 personnes

L’utilisation de l’eau de pluie récupérée et traitée est possible pour les usages suivants : 

Intérieurs (non alimentaires et non hygiéniques)

  • Sanitaires
  • Nettoyage des sols et surfaces
  • Nettoyage du linge (soumis à Déclaration A+)

A noter : les établissements de santé ne peuvent pas avoir une utilisation d’eau de pluie à l’intérieur.

Extérieurs

  • Lavage des véhicules
  • Nettoyage de surface extérieure
  • Arrosage (champs, jardins potagers, toitures, murs végétalisés, espaces verts, plantations en milieu urbains, bassins d’ornement…)

Étape 3

L’évacuation

Rejeter en milieu naturel

Les eaux non collectées (issues des toitures accessibles au public) et le trop plein des citernes se déversent dans le réseau d’eaux pluviales et sont rejetées dans un dispositif d’infiltration directement sur la parcelle.

Que dit la loi ?

Vers une meilleure gestion des ressources en eau

Premier marqueur du changement climatique, l’eau est une ressource en tension. Les pouvoirs publics l’ont bien compris. Dans son plan d’action pour « une gestion résiliente et concertée de l’eau », le gouvernement a fixé comme objectif une réduction de 10% des prélèvements en eau d’ici 2030, notamment en valorisant la réutilisation des eaux non conventionnelles comme l’eau de pluie.

Par ailleurs, le ministère de la Transition écologique reconnaît ainsi le rôle de stockage et de régulation des eaux qui permet “de limiter les impacts des rejets d’eau pluviale en milieu urbain, face notamment à l’imperméabilisation croissante des sols et aux problèmes d’inondation qui peuvent en découler ».

Ainsi, plusieurs textes de lois régissent et encouragent la récupération et la réutilisation de l’eau de pluie.

Les textes de lois référents

Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments permet à toute personne qui le souhaite d’installer un système de réutilisation des eaux de pluie dès lors que les prescriptions permettant de protéger la santé des utilisateurs sont bien respectées.
Article 4 – Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments – Légifrance

Loi Economie circulaire (n° 2020-105 du 10 février 2020) a inscrit plusieurs dispositions pour encourager la réutilisation des eaux non conventionnelles. Ainsi l’article 70 de cette loi prévoit  pour les constructions nouvelles, « qu’un décret détermine à partir de 2023 les exigences de limitation de consommation d’eau potable dans le respect des contraintes sanitaires afférentes à chaque catégorie de bâtiments, notamment s’agissant des dispositifs de récupération des eaux de pluie ».
Loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (1) – Légifrance.

Arrêté du 12 juillet 2024 relatif aux conditions sanitaires d’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour des usages domestiques pris en application de l’article R. 1322-94 du code de la santé publique – Légifrance